Une œuvre forte et poétique symbole de la confluence, implantée sur le point de vue du lieu-dit « Aux deux Ourthes ».
Cocréation avec l’artiste scénographe Sten
Deux sources, deux énergies, deux flux sensuels. Deux ailes qui s’enroulent, celles des Ourthes orientale et occidentale et de leurs épopées sinueuses.
Devant, le corps, le buste, la proue, émergeant du sol. Une avancée. Un envol puissant et sensuel.
Le tout est comme encastré dans la roche et en vol !
Un courant qui transporte la roche… Un flux lent et puissant, celui de cette masse d’eau des Ourthes.
Avolare est une expérience qui transporte le visiteur.
L’expérience de deux tremplins pour l’œil qui invitent à contempler le devant, l’au-delà et son paysage, qui soulignent la majestuosité du site.
L’expérience d’une embarcation mystérieuse qui emmène le promeneur en voyage, dans les vallées de l’Ourthe, dans les méandres de son imaginaire.
L’expérience de la confluence, ce mélange de deux courants d’eau d’origines lointaines, cet engagement total pour ne former plus qu’UN.
client | Parc Naturel des deux Ourthes – programme Interreg VA Grande Région – projet de coopération transfrontalier « Itinérance Aquatique / Wasserreiseroute » |
projet | appel à projet | land Art | œuvre monumentale |
lieu | lieu-dit « Aux deux Ourthes » sur le promontoire rocheux, point de vue (accès à pied depuis le barrage de Nisramont, ~45 minutes) |
matière | acier corten, acier |
utilisation | lieu très fréquenté, apprécié, grande randonnée, point de vue remarquable |
année | 2019 |
dimensions | 15 m/15 m/h=1.5m – Porte à faux de 6 m |
budget | 16500 € |
Avolare est avant tout le fruit d’une création commune, celle de norska et Sten. Elle est le mélange alchimique de leur collaboration passionnée durant une année.
D’abord les approches, la connexion au lieu, l’inspiration, les esquisses, l’âme du projet. Ensuite les maquettes in situ 1/200, 1/1.
Avolare devient alors une aventure humaine plus large, avec le parc, avec Giskov, avec Pol, avec Bernard, avec Gérard, avec Christian, avec Madeleine, et les autres…
Des échanges, des essais, des explorations, des difficultés et de la joie. Beaucoup de joie, et de l’émotion ! Émotion de voir les étapes qui se suivent, les traits qui se concrétisent, les lignes fortes qui se dessinent, l’âme embryonnaire du projet qui mature, la colonne vertébrale qui s’affirme.
In situ c’est chaque fois un moment fort et intime avec le lieu. Un mélange de peur et d’excitation profonde. Un mélange de paix et de plaisir. Le vide au loin, le concret sous nos pieds et un projet à monter.
Nous allons interférer avec le lieu, nous sommes ses artistes pèlerins, il est notre hôte…
Des rubans, des ligaments, qui se tissent pour former une peau, une courbure, une carapace, une couverture et donner aux « ailes » toute leur splendeur, toute leur finesse, tout leur mystère…
La peau d’Avolare est une succession de fines bandes en acier corten.
Une presse/cintreuse de tube métallique inventée sur mesure pour le projet, un moule en bois qui nous sert de guide, des arêtes en tube d’électricien puis,… des allers-retours incessants, entre la presse et le moule. Présenter, cintrer, présenter, contre-cintrer, recintrer… à en perdre la tête… 6m de tube en main… 20 kg à bout de bras… Pourtant petit à petit des arêtes se dessinent, charnières des futures bandes.
L’enjeu est de taille, la force et la justesse de l’œuvre en dépendent.
Ensuite toutes les « côtes » et leurs triangulations, les heures défilent, notre peau est noire…
Nous sommes à l’air libre, il n’y a rien d’autre que le lieu, qui jusque là se suffisait à lui-même… tout est à faire… mais par quoi commencer?! Où sont les axes directeurs, où est la place de l’œuvre? L’intervention doit avant tout épouser le site.
On commence par de la terre, une maquette 1/200.
On poursuit par une maquette échelle 1/1 ! Nous avons besoin de trouver la volumétrie exacte, le mouvement. Le processus est comme toujours itératif. Faire, prendre du recul, défaire, refaire. Ce mélange entre l’action et l’inspiration, la connexion avec l’intention initiale. Toujours ce leitmotiv qui revient : nourrir l’intention de base….